Il ne faut pas cracher sur les jeux de mots. Les plus mauvais vont aux meilleurs amis.
C'est l'ineffable prix de l'intimité. Daniel Pennac (Messieurs les enfants)

La tradition orale très particulière de ce peuple lui permet de transmettre les récits épiques de génération en génération, mais il faut reconnaître qu'elle est difficilement accessible aux non-initiés car il s'agit de poèmes lyriques muets.

L'un des plus fameux auteurs et interprètes de ce type de chant, qui s'était exilé en Sicile (ou peut-être en Corse, les sources diffèrent) dans sa jeunesse – Tha marri de n'être pas reconnu à sa juste valeur – fut surnommé l'« Homère tha » à son retour, et connut alors la gloire.

Les Thas sont donc célèbres – parmi les rares connaisseurs – pour leur artisanat vestimentaire, pour la richesse de leurs tissus, ornements, broderies, etc. et de tous les accessoires.
La réputation de certains artisans thas a dépassé leurs frontières, comme celle des Thas Păleuil, Touăj, Syturn, ou celle du plus contesté Răby-Scŏté.

Les œuvres de certains Thas, pour n'être pas moins intéressantes que celles des créateurs ci-dessus, ont un usage plus limité, comme celles du Tha Blyé (pour les sorciers-cuisiniers qui préparent les morts sodhaïs) ou de Kigrăf (qui a su adapter l'habit tha aux nouveaux moyens de locomotion).

Mais les Thas ont aussi d'autres spécialités remarquables, par exemple leurs chants, qui sont très spéciaux...

Le calembour est la fiente de l'esprit qui vole. Victor Hugo (Les Misérables)

On parlait donc du récent Salon de l'Habitat de Pau, et Amatchi vantait les vertus des morceaux d'ail...

Il n'en fallut pas plus à Aïtatchi pour qu'il surenchérisse avec conviction et nous conte l'histoire des Thas.

« Les Thas sont une peuplade belliqueuse d'une contrée lointaine, et qui a pour voisins et ennemis héréditaires les Sodhaïs.

À l'issue des combats où ils s'affrontent depuis la nuit des temps, les Thas mangent les cadavres de leurs ennemis – les morts sodhaïs – et ils en tirent leur force légendaire...

Les Thas sont aussi très réputés pour la beauté, l'originalité et la qualité de leurs tissages et de leurs vêtements. Chaque année le Salon de l'Habit Tha attire les foules et remporte toujours un franc succès.

Comme les Thas sont de petite taille, il n'est pas exagéré de dire que ce salon fait un tabac. »

La conversation portait sur le récent Salon de l'Habitat de Pau, que l'un des jeunes convives venait de visiter avec son lycée.

Personne ne s'aperçut qu'Aïtatchi prenait son air songeur et goguenard, prélude sournois aux pires incongruités langagières signe de la gestation des jeux de mots les plus géniaux.

Tous savouraient le rôti de porc, mais comme on peut l'imaginer, certains chipotaient sur les morceaux d'ail dont sa chair était copieusement piquée.

– Mais c'est très bon pour la santé les morceaux d'ail ! fit doctement remarquer Amatchi, notoirement très versée dans les choses de la phytothérapie et des remèdes naturels (et même si cela n'avait pas été le cas, tout le monde sait ça).

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... où nous mangions un rôti de porc... cuit évidemment !
Moelleux, délicieux, bien assaisonné d'ail et de sauge du jardin,
garni de pommes de terre fondantes et dorées.

NB : Cette histoire a commencé dans la région paloise il y a... pfff... au moins une vingtaine d'années.
Il est temps de la rendre publique, le monde a le droit de savoir.

Pour nous, tout a commencé autour d'un rôti de porc... Mais non enfin, pas cru !

Tout a donc commencé autour d'une table animée...

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Au commencement était le calembour. Samuel Beckett (Murphy)